La vingt-cinquaine (French Edition)

Ah, tu ne vois pas ? Je me suis assis le premier et j’observe les gens. Tiens, une question : pourquoi t’es-tu assis à côté de moi ? — Parce que les anciens me font peur et que je me méfie des femmes. C’est une longue histoire. C’est important ? — Oui et non. Tu vois, sans que personne ne se concerte, deux groupes se sont créés. Tous les blancs se

De retour à table, la deuxième pinte invita à plus de détente. Quand les verres furent à nouveau vides, il fallut partir. Gérer la fin du deuxième verre est un art : ne pas brusquer le départ tout en esquivant la troisième pinte, celle de trop.

gribouiller quelque chose sur un coin de table. « Gamin, te bile pas, ils ne te méritent pas. Quand tu joues à un jeu et que tu commences à perdre, personne ne t’oblige à continuer. Prends tes jetons et change de table, ou bien invente un nouveau jeu. Comprends bien que tu as toujours le choix et tu ne te feras jamais entuber. — En parlant de choix

Un collègue me prit par le bras et me dit «Ah, t’as bien de la chance de partir ! ». Cette phrase anodine toucha quelque chose en moi, elle réveilla quelque chose presque enterré mais affleurant. « De la chance. De la chance ? Tu crois vraiment ? Ma chance, c’est d’être en bonne santé, d’avoir grandi dans une chouette famille qui habite un pays ric

Tu trouves ? Tes collègues avaient de belles perspectives de carrière, non ? — C’est sûr, mais ça n’a rien à voir avec la satisfaction. J’étais entouré de personnes qui n’aimaient pas leur quotidien, tous vivaient pour le week-end. La semaine était leur purgatoire, se plaignant de tout jusqu’au vendredi soir. Ensuite, on filait au bar afin d’oublie

“La vraie liberté, c’est d’avoir le droit de se tromper.” - Jacques Brel

Moi, j’étais une fouine d’entreprise. Retours d'ascenseurs, trafic d’influence, rétention d’information, rétrocession de commission… Tout ceci était du commerce, je nageais dans mon élément. Je passais autant de temps à gérer mes magouilles qu’à faire mon travail.

Presque deux ans après notre petit-déjeuner à Los Angeles, les rôles se trouvaient inversés. De part et d’autre du canapé, nos zones d’ombres se faisaient face. Les hommes qui ne savaient pas exprimer leurs sentiments restaient silencieux.

C’était un type qu’on appelait quand tout allait bien ou tout allait mal. Il vivait dans l’intensité et se moquait des faux-semblants. Je n’étais pas encore habitué aux notes