Mais Mitterrand, lui, a très bien compris ce qui se passe. Ce jeune merdeux est en train de les montrer tels qu’ils sont, lui, les journalistes autour de la table et tous leurs semblables : des vieux cons qui croupissent dans leur entre-soi depuis tellement longtemps qu’ils sont morts au monde et qu’ils ne s’en étaient même pas aperçus. Il essaie b

« La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître. »

Barthes confirme : « Oui, c’est-à-dire... la fausse démonstration par excellence, l’équation inutile, A = A, “Racine est Racine”, c’est le degré zéro de la pensée. »

Vertu du roman : il n’est jamais trop tard.

Pour bien mesurer l’ampleur de la tâche, Moati sort un vieil édito de Jean Daniel sur Mitterrand, qu’il a découpé dans un Nouvel Obs daté de 1966 : « Cet homme ne donne pas seulement l’impression de ne croire en rien : on se sent devant lui coupable de croire en quelque chose. Il insinue, comme malgré lui, que rien n’est pur, que tout est sordide e

« Mieux vaut laisser dormir les lois lorsqu’elles sont, à tort ou à raison, refusées par les mœurs. »

Le moment difficile d’une vie, la sienne, la vôtre, la mienne, de toute vie qui se veut ambitieuse, est celui où s’inscrit le signe sur le mur qui vous apprend que l’on commence à s’imiter soi-même. »

La performativité, ce n’est pas seulement l’adoubement des chevaliers, c’est aussi cette entourloupe rhétorique qui consiste à transformer le résultat d’un rapport de forces en évidence immémoriale.

« L’écrivain : un phobique qui réussit à métaphoriser pour ne pas mourir de peur mais pour ressusciter dans les signes », se dit-elle.