La santé des migrants en question(s) (Actualité, Economie, Société) (French Edition)

La prise en charge des frais de santé des migrants est liée à des dispositions juridico-administratives assez complexes qui conduisent les individus à relever de catégories différentes en fonction de leurs parcours. En effet, pour les étrangers, ces droits ne relèvent pas immédiatement du droit commun et peuvent se présenter différemment selon la s

Mais l’enjeu ne se réduit pas à la seule rentabilité de la dépense, et repose sur une approche de la santé en termes de « droits fondamentaux ». La fusion de l’AME et de la Sécurité sociale garantirait un droit inaliénable qui protège la dignité de tout être humain. Si l’AME doit disparaître, c’est au nom de la visée d’un régime commun de protectio

Concrètement, on exige plus de « pièces au dossier » que nécessaire, produisant un risque d’abus de demande (sur l’état civil et/ou les conditions de résidence ou de ressources). Les pièces exigées pour obtenir un même droit sont variables selon les départements et même selon les CPAM. Comme l’a souligné le défenseur des droits, les mesures anti-fr

Le système AME est insuffisant pour ses bénéficiaires. Le panier de soins couverts est inférieur à celui de la CMU-C. Les multiples barrières à l’accès aux droits conduisent à des retards de soins préjudiciables à l’état de santé, le labyrinthe administratif est source de découragement et la gestion actuelle des droits sociaux conduit à l’exclusion

L’AME permet de bénéficier d’une prise en charge des frais de santé quand les ressources ne dépassent pas 8 810 euros annuels (734 euros mensuels) pour une personne seule (ce plafond est de 9 806 euros dans les départements d’outre-mer). Ce seuil est identique à celui de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), mais le panier de so

Le coût de l’AME est de 804 millions d’euros en 20172, soit 0,6 % des dépenses d’assurance maladie. Ce montant est faible au regard de nombreux autres postes de dépenses liées à la santé comme les dépassements d’honoraires (2,8 milliards d’euros) ou le coût du Médiator (145 millions de boîtes vendues en 33 ans pour 879 millions d’euros de rembourse

les personnes vivent une errance contrainte, des conditions d’hébergement très dégradées, des pertes ou destructions répétées des maigres biens personnels, des violences, des interruptions répétées du sommeil

Certains professionnels évoquent aussi un manque de compétences face à des patients venant de pays « exotiques ». Pourtant, à condition de faire appel à des interprètes professionnels, d’adopter une approche pluridisciplinaire et d’être formé aux effets du psychotraumatisme, tout psychothérapeute est en mesure de prendre en charge ce public.

Si certains migrants bénéficiant de droits peuvent être soignés en ville, auprès de professionnels libéraux mobilisés (souvent en maison de santé pluriprofessionnelle) ou en centre de santé, beaucoup font face en revanche à des problèmes de sélection, de discrimination, voire de refus. C’est pourquoi ils s’adressent souvent à des professionnels hos