Ce logos, ou loi universelle, en lequel Héraclite croit, est fait de feu, coordonne et apporte l’harmonie au jeu des forces opposées : « Dieu est jour, nuit, hiver, été, guerre, paix, satiété, faim, aussi changeant qu’un feu mêlé d’aromates que chacun nomme selon son goût. » À la place des dieux personnifiés de l’Olympe, Héraclite déifie cette loi

5 Épicure ou l’art de savourer l’instant présent

Les philosophes antiques essaient de cultiver une « conscience cosmique » en partant dans des voyages imaginaires dans le cosmos, usant d’une technique de vision que le philosophe Pierre Hadot appelle « la vue d’en haut35 ». Un peu comme les superhéros de la culture populaire, les philosophes s’imaginent s’élever dans l’espace, regarder leur cité

Platon affirme que, s’il existe un royaume de la vérité mathématique où 2 + 2 est toujours égal à 4, alors il existe aussi un royaume des valeurs morales – vérité, beauté, justice – qu’on peut approcher grâce à la dialectique. Les sophistes nient l’existence de cet absolu moral et affirment que vérité, beauté et justice ne sont que des mots, des

Tout d’abord, à aucun instant, Pythagore (ou aucun autre philosophe digne de ce nom) n’affirme que la philosophie rende riche et puissant. En fait, les pythagoriciens constituaient une communauté ascétique, renonçaient à leurs biens et travaillaient pour gagner richesse et renommée. Il en est de même pour des philosophes comme Platon ou les

Bernard Mandeville, contemporain de Smith, indique que si nous étions tous des ascètes comme Diogène, la société capitaliste s’effondrerait48. Pour prospérer, le capitalisme a besoin de notre vanité, de notre faiblesse, de notre angoisse et de notre désespoir. Diogène refuse de participer à cette course de rats. À l’opposé, il adopte une vie de

« Nous sommes chacun plus riches que nous ne pensons : mais on nous dresse à emprunter et à quémander… » Et pourtant, écrit Montaigne, « il ne nous faut guère de doctrine, pour vivre à notre aise. Et Socrate nous apprend qu’elle est en nous, et la manière de l’y trouver, et de s’en aider3 ». Montaigne a raison. Nous avons oublié le pouvoir qui est

Le point crucial est que les émotions sont essentielles à la pratique de la philosophie. Nous ne travaillerons vraiment à nous changer nous-mêmes que si nous avons une motivation, un moteur émotionnel alimenté par quelques crises existentielles, qui nous disent qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

Nous pouvons connaître le logos et nous unir à lui. Cela, d’une certaine façon, est le but de l’univers. Dieu a introduit l’homme pour être un spectateur de Dieu et de ses œuvres, et non seulement un spectateur, mais un interprète, écrit Épictète dans les Entretiens. Platon pense également que le sens et le but de l’existence humaine sont de