L'Étrange Défaite (French Edition)

Le monde appartient à ceux qui aiment le neuf. C’est pourquoi, l’ayant rencontré devant lui, ce neuf, et incapable d’y parer, notre commandement n’a pas seulement subi la défaite ; pareil à ces boxeurs, alourdis par la graisse, que déconcerte le premier coup imprévu, il l’a acceptée.

Par une de ces maladroites habiletés auxquelles les plus retors succombent quelquefois, M. de Monzie a voulu faire mieux que de se taire.

Il lui faudra enfin à ce peuple se remettre à l’école de la vraie liberté d’esprit. « Il est bon qu’il y ait des hérétiques » : les milieux militaires n’étaient pas les seuls à avoir perdu de vue cette maxime de sagesse.

Pour déceler les rapports qui, aux variations spontanées des facteurs, lient celles des phénomènes, l’observation et l’analyse lui sont des instruments suffisants. Par là, elle atteint les raisons des choses et de leurs mutations.

Délibérément – lisez Mein Kampf et les conversations avec Rauschning – l’hitlérisme refuse à ses foules tout accès au vrai. Il remplace la persuasion par la suggestion émotive. Pour nous, il nous faut choisir : ou faire, à notre tour, de notre peuple un clavier qui vibre, aveuglément, au magnétisme de quelques chefs (mais lesquels ? ceux de l’heure

Quelle que soit la nature du gouvernement, le pays souffre si les instruments du pouvoir sont hostiles à l’esprit même des institutions publiques. A une monarchie, il faut un personnel monarchique. Une démocratie tombe en faiblesse, pour le plus grand mal des intérêts communs, si ses hauts fonctionnaires, formés à la mépriser et, par nécessité de f

J’appris alors, en particulier, comment, entre gens de bureaux, s’ils sont courtois, on traduit ce qui, en bon français, se dit simplement : « se mêler de ce qui ne vous regarde pas » – car, en somme, l’enquête, dont j’avais pris l’initiative, si utiles qu’en pussent être les résultats, n’appartenait, en aucune façon, à mon service régulier. Cela s

Ils croyaient à l’action et à l’imprévu. Nous avions donné notre foi à l’immobilité et au déjà fait.

Pour pouvoir être vainqueurs, n’avions-nous pas, en tant que nation, trop pris l’habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d’idées insuffisamment lucides ?