Il faut vivre dangereusement - Une pensée par jour (French Edition)

Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d’oublier, ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l’histoire.

Par rapport à la musique, toute communication par des mots est éhontée. Le mot amoindrit et abêtit : le mot dépersonnalise, le mot rend commun ce qui est rare.

Si nous disons « Oui ! » à un seul instant, par là même nous disons « Oui ! », non seulement à nous-mêmes, mais à toute l’existence. Car rien n’existe pour soi seul, ni en nous, ni dans les choses,

Qui veut embellir les choses selon son idée doit faire comme le poète qui veut embellir une pensée : il la serre dans le mètre, et tend sur elle le tissu du rythme ; il doit détériorer un peu la pensée pour qu’elle aille dans le vers. Détériorer la connaissance afin de plier les choses à l’art : un secret des bons vivants.

Le plus petit bonheur, s’il est toujours présent et nous rend heureux, vaut mieux, sans comparaison possible, que le plus grand bonheur qui se réduit à un épisode.

Pour vivre seul, il faut être une bête, ou un dieu, dit Aristote. Reste un troisième cas : il faut être les deux à la fois… philosophe.

bien plus, qu’il est beau et digne de considération selon la stricte conséquence de son unicité, qu’il est neuf et incroyable comme toutes les œuvres de la nature et nullement ennuyeux.

Un génie n’est rien s’il ne nous élève pas si haut et ne nous rend pas si libres que nous n’ayons plus besoin de lui.

Les convictions sont des ennemies de la vérité plus dangereuses que les mensonges.