Discours de la servitude volontaire (La Petite Collection t. 76) (French Edition)
Etienne (de) La Boétieamazon.com
Discours de la servitude volontaire (La Petite Collection t. 76) (French Edition)
Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d'autres biens ni d'autres droits que ceux qu'ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l'état de leur naissance.
Aux batailles si renommées de Miltiade, de Léonidas, de Thémistocle, qui datent de deux mille ans et qui vivent encore aujourd'hui aussi fraîches dans la mémoire des livres et des hommes que si elles venaient d'être livrées hier, en Grèce, pour le bien des Grecs et pour l'exemple du monde entier, qu'est-ce qui donna à un si petit nombre de Grecs, n
... See morePour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d'hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n'a de puissance que celle qu'ils lui donnent, qui n'a pouvoir de leur nuire qu'autant qu'ils veulent bien l'endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s'ils n'aimaient
... See moreautres. Certainement le tyran n'aime jamais, et n'est jamais aimé. L'amitié est un nom sacré, une chose sainte. Elle n'existe qu'entre gens de bien. Elle naît d'une mutuelle estime et s'entretient moins par les bienfaits que par l'honnêteté. Ce qui rend un ami sûr de l'autre, c'est la connaissance de son intégrité.
Et même les gens de bien - il arrive parfois que le tyran les aime -, si avancés qu'ils soient dans sa bonne grâce, si brillantes que soient en eux la vertu et l'intégrité (qui, même aux méchants, inspirent quelque respect lorsqu'on les voit de près) ; ces gens de bien, dis-je, ne sauraient se maintenir auprès du tyran; il faut qu'ils se ressentent
... See moreDe cette première raison découle cette autre : que, sous les tyrans, les gens deviennent aisément lâches et efféminés. Je sais gré au grand Hippocrate, père de la médecine, de l'avoir si bien remarqué dans son livre Des maladies. Cet homme avait bon cœur, et il le montra lorsque le roi de Perse voulut l'attirer près de lui à force d'offres et de gr
... See moreEn de tels cas, le ferme vouloir garantit presque toujours le succès.
Quelques principes ont guidé ce travail : suivre le mot à mot du texte, tant qu'il reste lisible; donner à chaque terme d'origine un équivalent de même sens, si possible de même racine et de même connotation; reconstruire la phrase lorsqu'un archaïsme l'obscurcit; éviter tout terme ou tournure inutilement « exotique », ne conserver des particularit
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