Démocratie (French Edition)

Le mot démocratie s’est imposé pour qualifier ces régimes alors que les puissances européennes se livraient à l’horreur de l’entreprise coloniale, que les États-Unis, champions de la démocratie libérale, connaissaient l’esclavage puis la ségrégation raciale, que les femmes étaient presque partout écartées de la sphère publique. La démocratie, déjà,

Mais la démocratie n’est pas qu’une affaire d’arkhè, c’est-à-dire d’origine du pouvoir, d’autorité ; c’est le domaine d’un kratos, de l’exercice du pouvoir, de la force, du commandement. La démocratie, au sens fort du mot, ne concerne pas seulement l’expression d’une volonté, mais aussi sa mise en application.

Une deuxième nécessité, pour une démocratie réelle, est d’organiser démocratiquement la division du peuple, contre les fantasmes d’un peuple unifié.

Toutes ces revendications vont dans le sens de ce que Sandra Laugier et Albert Ogien appellent un « principe démocratie », essentiellement politique : l’autonomie des citoyens et leur capacité collective à s’organiser pour surveiller les gouvernants, voire à prendre directement les décisions. Ce principe démocratie s’oppose à la volonté d’une parti

On choisit toujours un supérieur, mais le critère de supériorité que l’on utilise relève nécessairement d’un choix des citoyens.

Selon Madison, la démocratie, qu’il rejette, se caractérise au contraire par le pouvoir du peuple dans son sens social, c’est-à-dire de la plèbe, des non-propriétaires, des pauvres. Or, du point de vue des défenseurs du gouvernement représentatif, les pauvres sont porteurs d’un danger pour la société, parce que fondamentalement, ils veulent le chan

Le second problème de la démocratie comme souveraineté du peuple est qu’elle s’appuie sur une vision du peuple comme une entité unifiée, ce que les constitutions françaises de 1793, 1795 et 1848 appellent « l’universalité des citoyens français ». Cette conception du peuple est nécessaire à la production d’une loi unique, dont le peuple puisse être

Une démocratie réelle, pour éviter de voir s’imposer un tel principe absolu, doit valoriser le pluralisme. Mais tout le problème est que la forme principale que prend ce pluralisme, dans les démocraties libérales, est l’organisation de partis politiques, en lutte pour la conquête du pouvoir. Les partis, en affaiblissant l’idée d’un peuple uni par u

D’où peut-être le succès des thématiques de la démocratie directe dans certaines composantes de l’extrême droite,