
Climats (Littérature Française) (French Edition)

« A ce moment-là, Isabelle, je vous ai presque haïe, et puis j'ai arrangé ma vie autrement et tout cela me paraît maintenant comme étranger à moi... Nos émotions les plus fortes meurent, ne trouvez-vous pas ? et on regarde la femme qu'on était il y a trois ans avec la même curiosité et la même indifférence que si elle était une autre.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
Quand j'étais seul dans une ville, je passais mes jours dans les musées, ou bien je lisais dans ma chambre des livres sur Venise, sur Rome. On eût dit que le monde extérieur n'arrivait jusqu'à moi qu'à travers des chefs-d'œuvre. Odile tout de suite m'entraîna dans l'univers des couleurs, des sons.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
J'ai eu hier soir une longue conversation sur l'amour, avec un de mes amis qui a plus de cinquante ans et passe pour avoir été un des Don Juan de son temps. Ce qui me frappait en l'écoutant, c'était de comprendre combien il avait eu peu de bonheur de tant d'aventures que d'autres lui envient.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
Au fond, une femme vraiment amoureuse n'a jamais de personnalité ; elle dit qu'elle en a une, elle essaie de se le faire croire, mais ce n'est pas vrai. Non, elle essaie de comprendre la femme que l'homme qu'elle aime souhaite trouver en elle et de devenir cette femme-là... Avec vous, Philippe, c'est très difficile, parce qu'on ne sait pas très bie
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Les livres qu'il me donnait à lire (Stendhal, Proust, Mérimée) m'ennuyèrent au début. Mais très vite j'en vins à les aimer parce que je voyais pourquoi ils lui plaisaient. Rien n'était plus facile que de comprendre les goûts de Philippe ; il était de ces lecteurs qui ne cherchent qu'eux-mêmes dans les livres. Souvent je trouvais les siens couverts
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Je vivais dans les livres et ne pouvais comprendre que l'on fût différent de moi. Elle me demanda de lui prêter Gide, Barrès, Claudel dont je lui parlais tant ; ce qu'elle m'en dit ensuite me blessa. Elle avait un joli corps ; je la désirais très fort dès qu'elle retournait à Limoges. Quand j'avais passé deux heures avec elle, je souhaitais mourir,
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Oui, peut-être. Vous avez en partie raison. Mais il raconte de si belles histoires ! Les femmes sont de grands enfants, Marcenat. Elles ont gardé le sens du merveilleux. Et puis le cadre de la vie réelle est si limité pour elles qu'elles souhaitent toujours s'en échapper. Si vous saviez comme c'est ennuyeux de s'occuper tous les jours d'une maison,
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Vous me fatiguez tellement parvos craintes, par vos soupçons, que je suis obligée de surveiller mes phrases, de faire attention de ne pas me contredire, comme un accusé chez le juge d'instruction... Ici, j'ai passé une journée délicieuse, j'ai lu, j'ai rêvé, j'ai dormi, je me suis promenée dans la forêt. Demain j'irai au château voir des miniatures
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Comment aurait-elle pu connaître le bonheur par cette immobile contemplation? Les femmes s'attachent naturellement aux hommes dont la vie est un mouvement, qui les entraînent dans ce mouvement, qui leur donnent une tâche, qui exigent beaucoup d'elles... Je regardais le petit lit d'Odile ; que n'aurais-je donné maintenant pour y revoir ce corps allo
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