
Climats (Littérature Française) (French Edition)

Philippe exprimer l'idée que la grande force d'une femme est l'absence, que loin des êtres on oublie leurs défauts, leurs manies, que l'on découvre qu'ils apportent dans notre vie un élément précieux, indispensable, élément que nous n'avions pas remarqué parce qu'il était trop intimement mêlé à nous. « C'est comme le sel, disait-il, nous ne savons
... See moreAndré Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
Vous me fatiguez tellement parvos craintes, par vos soupçons, que je suis obligée de surveiller mes phrases, de faire attention de ne pas me contredire, comme un accusé chez le juge d'instruction... Ici, j'ai passé une journée délicieuse, j'ai lu, j'ai rêvé, j'ai dormi, je me suis promenée dans la forêt. Demain j'irai au château voir des
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Je vivais dans les livres et ne pouvais comprendre que l'on fût différent de moi. Elle me demanda de lui prêter Gide, Barrès, Claudel dont je lui parlais tant ; ce qu'elle m'en dit ensuite me blessa. Elle avait un joli corps ; je la désirais très fort dès qu'elle retournait à Limoges. Quand j'avais passé deux heures avec elle, je souhaitais mourir,
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« Ce qui vous perd, lui disais-je, c'est que vous vous acceptez telle que vous êtes, comme si nous recevions notre caractère tout fait. Mais on peut former son caractère, on peut le refaire...
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
« A ce moment-là, Isabelle, je vous ai presque haïe, et puis j'ai arrangé ma vie autrement et tout cela me paraît maintenant comme étranger à moi... Nos émotions les plus fortes meurent, ne trouvez-vous pas ? et on regarde la femme qu'on était il y a trois ans avec la même curiosité et la même indifférence que si elle était une autre.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
On me jugea raide, maladroite, prétentieuse. J'étais raide parce que je passais ma vie à me contenir, maladroite parce que la liberté de mouvement ou de propos m'avait toujours été refusée, prétentieuse parce que trop,timide, trop modeste pour parler avec grâce de moi-même ou de riens amusants, je me réfugiais dans les sujets graves.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
Avec Odile, pensais-je, qu'une telle soirée eût été charmante et gaie ! Elle aurait eu son regard lumineux des jours de bonheur. Elle aurait joué à toutes les loteries et eût été heureuse de gagner un petit bateau de verre filé. Pauvre Odile qui aimait tant la vie et qui l'aura si peu connue, alors que des êtres faits pour la mort, comme Isabelle
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La voyant par leurs yeux; je jugeais qu'elle traitait avec une inconvenante légèreté des sujets sérieux. Mais, en même temps, j'en arrivais à préférer ses folies aux théories de mes amis. Ainsi j'étais honteux de ma femme devant eux et fier d'elle devant moi-même. Quand ils partaient, je me disais que malgré tout Odile leur était supérieure par un
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Vous savez, quand on ne s'aime plus... ou, plus exactement, quand il n'y a plus désir physique (car j'ai pour Jacques beaucoup d'affection), c'est difficile de rester, en apparence, un couple uni... Jacques a une maîtresse ; je le sais ; je l'approuve... Vous ne pouvez pas encore comprendre ça, mais un moment vient où on a besoin d'indépendance...