Arthur Rimbaud (BIOGRAPHIES) (French Edition)

Passé ce temps et le dérisoire poème Rêve rimé par moquerie, Rimbaud ne croit plus à la littérature. Il délaisse cette « pratique » pour d’autres, plus efficaces, lui permettant d’être « absolument moderne ». L’histoire de son corps et de son esprit devenus autres correspond à l’image qu’il se fait de la modernité. En ce sens, il fabrique un style

Si Proust dans son Contre Sainte-Beuve a pu assurer qu’« un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices

Pour l’heure, il est un lecteur acharné, un poète ou un romancier en herbe (il s’enivre à le croire), un fils obéissant dont la personnalité se forme et qui déjà se distingue des autres, ce que Mme Rimbaud constate avec orgueil.

Rien, sinon la vérification sévère qu’il n’est plus là. Rimbaud de son vivant s’est interrogé sur la validité de sa présence, pour constater d’ailleurs qu’elle était peut-être invisible, en dépit des scandales qu’il provoquait, des regards curieux qui le suivaient.

Il apparaît, en tout cas, que Rimbaud ne se contentait pas de passer son temps dans les cafés ni de faire de vilaines farces à ceux qui n’avaient pas l’heur de lui plaire. Il écrivait aussi. Sa vie de vagabond, hélas ! ne favorisait que trop la dispersion de ses manuscrits, voire leur perte irréparable. Il est cependant possible que, loin de vouloi

M. Desdouet qui ne tarissait pas d’éloges sur son compte. Mais ce n’est pas la « bête à concours », l’excellent élève qui vont l’intéresser, mais plutôt un esprit en éveil, tout prêt à s’élancer vers les merveilles de la poésie. Rimbaud qui plus tard ne manquera pas d’ingratitude envers Izambard (telle sera la plupart du temps sa conduite à l’égard

La nécessité d’une mutation complète des êtres, des mœurs, de l’amour appartient à sa pensée la plus intime ; mais elle coïncide aussi avec les propos les plus idéalistes de quelques communards de Londres.

Par pudeur politique ou par extrême formalisme, on s’est refusé à la prendre en considération. Or, jusqu’en ses derniers poèmes, Rimbaud prouvera sa fidélité à un type de pensée libertaire, au-delà de tout parti et de toute faction, pour un changement complet de l’homme.

Désormais livré aux hasards de l’Histoire, résigné à son sort, il n’avait plus qu’à attendre. Il choisit de s’adonner à une solide oisiveté, ce qui n’est pas toujours sans mérite pour un poète. Dans cette longueur du temps qu’il découvre, entrecoupée d’alertes et de « francs-tirades » (comme il dit), il découvre un autre temps, celui du poème, prél