32h ! La semaine de 4 jours, c'est possible (French Edition)

On verra Gérard Larcher, l’actuel président du Sénat, expliquant en décembre 1993 pourquoi il dépose un amendement pour favoriser la semaine de 32 heures : « Demain, avec les gains de productivité, les entreprises produiront deux fois plus avec deux fois moins de travail. Nous essayons de garder une place pour l’Homme. »

Dans le même temps, la population active disponible augmentait fortement, passant de 22,3 à plus de 26 millions de personnes. Le travail nécessaire à l’économie a baissé de 10 %, mais le nombre de personnes disponibles a augmenté de 18 %. Un écart de 28 % s’est donc creusé entre l’offre et la demande de travail.

Selon une enquête publiée en avril 2023 par Le Dauphiné libéré, 84 % des Français voudraient passer à 4 jours.

Si, dans le même temps, la durée individuelle du travail avait baissé de 28 %, le chômage serait resté à son niveau de 1974.

la durée moyenne du travail est de 29,4 heures par semaine aux Pays-Bas

Une des inégalités les plus choquantes du système libéral est l’inégalité dans l’accès au travail. Comme le montre un rapport récent de la Maison Blanche, la durée du travail est supérieure à 40 heures pour tous ceux qui ont un bon job dans l’industrie (c’est le chiffre que citent la plupart des comparaisons internationales) mais ces bons jobs dans

En voyant cet accord, on se dit évidemment que passer à 4 jours-32 heures, si on peut bénéficier des exonérations du type de Robien, devient nettement plus facile. Mais est-il possible de généraliser ce genre d’exonérations ? Oui, répond Patrick Artus, professeur à Polytechnique et directeur des études dans l’une des plus grandes banques françaises

« 92 % des entreprises qui ont testé la semaine de 4 jours veulent rester à 4 jours. On observe une baisse de 65 % des jours d’arrêt maladie et une baisse de 57 % des démissions. » Le bilan de l’expérience menée en 2021-2022 par plusieurs dizaines d’entreprises anglaises est aussi bon que celui des entreprises passées aux 32 heures avec la loi Robi

En juin 2023, c’est le Commissaire européen chargé des questions sociales, Nicolas Schmit, qui prend position en faveur de la semaine de 4 jours, « pour favoriser les recrutements dans les secteurs en tension ».