Je me souviendrai longtemps du bilan que j’ai réalisé après le passage à 4 jours de l’imprimerie L’Artésienne, une des toutes premières entreprises qui avaient mis en œuvre cette idée, avant même la loi Robien, avec les exonérations « 32 heures » données par l’amendement déposé par Gérard Larcher en décembre 1993…

En voyant cet accord, on se dit évidemment que passer à 4 jours-32 heures, si on peut bénéficier des exonérations du type de Robien, devient nettement plus facile. Mais est-il possible de généraliser ce genre d’exonérations ? Oui, répond Patrick Artus, professeur à Polytechnique et directeur des études dans l’une des plus grandes banques

même à Davos, en janvier 2023, l’éditorialiste des Échos Jean-Marc Vittori s’amuse sur Twitter : « Quel est le seul débat qui refuse du monde à Davos ? Le débat sur la semaine de 4 jours. @larrouturou ». Alors qu’on présente souvent Davos comme « le temple du libéralisme », la semaine de 4 jours y est mise en débat de façon très positive : « La

Ce n’est pas par philanthropie que Ford augmentait les salaires de ses ouvriers. Ce n’était pas par dirigisme qu’il demandait des règles du jeu collectives. C’était seulement pour assurer le bon fonctionnement du marché et pour avoir assez de clients en capacité d’acheter ses voitures. Les libéraux vont-ils le comprendre avant que la crise sociale

En 1994, c’est Michel Barnier, ministre de l’Environnement dans le gouvernement d’Édouard Balladur et futur Commissaire européen, qui prend position en faveur de la semaine de 4 jours : « La proposition de passer de la semaine de 5 jours à 4 jours me semble être un objectif mobilisateur pour le pays et pour ses entreprises. Contrairement à la

Un autre témoignage dont je me souviendrai longtemps : c’est en 1995. Nous étions à Orléans pour un débat public avec Gilles de Robien (le vice-président de l’Assemblée nationale centre droit qui a pris des risques pour obtenir la loi donnant des exonérations pour le passage aux 32 heures) et Jean Gandois, qui était alors le patron du patronat

« 92 % des entreprises qui ont testé la semaine de 4 jours veulent rester à 4 jours. On observe une baisse de 65 % des jours d’arrêt maladie et une baisse de 57 % des démissions. » Le bilan de l’expérience menée en 2021-2022 par plusieurs dizaines d’entreprises anglaises est aussi bon que celui des entreprises passées aux 32 heures avec la loi

Bonne nouvelle : il est possible d’apporter des aides financières durables aux entreprises qui passeront à 4 jours-32 heures et créeront des emplois. C’est l’idée que j’ai mise sur la table en septembre 19936 : si l’entreprise passe à 4 jours et crée au moins 10 % d’emplois nouveaux (10 % de nouveaux emplois en CDI), elle arrête de payer ses

La réponse serait non si on parlait d’une obligation d’aller à 32 heures avec une augmentation des coûts de production. Mais personne ne soutient cette idée ! Il s’agit aujourd’hui de relancer l’expérimentation pour les entreprises qui le veulent, avec des aides qui évitent toute baisse de salaires comme toute hausse de la masse salariale.