Moi qui pensais faire un voyage, c’était le voyage qui était en train de me faire, ou plutôt de me défaire. J’avais longtemps jugé de ce qui me paraissait bon ou mauvais. Je pensais le monde tel que j’étais, et là, j’apprenais lentement à le regarder tel qu’il est réellement.

Ce jour-là, Sylvain m’a également parlé de la philo-cognition. Ce trait, à ne pas confondre avec l’intelligence, désigne une forme d’amour pour la pensée. Sylvain analyse constamment son environnement dans un tourbillon de réflexions. « Toi et moi, on se ressemble », m’avait-il dit. Possible. Il est vrai que je n’arrive jamais à faire le vide. Mon

Tout Homme est tiraillé entre le besoin de l’Arbre et de la Pirogue. Cette idée vient d’un mythe mélanésien. L’Arbre, c’est l’enracinement, l’identité. La Pirogue, c’est le voyage, l’arrachement à soi. On erre ainsi constamment entre ces deux besoins, cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre, jusqu’au jour où l’on comprend que c’est avec un Arbre que

J’ai trouvé élégante la manière dont elle définit ce concept : « un état qui révèle les capacités ». Prenons l’exemple des footballeurs. Ils savent lire les mouvements, se placer et marquer. Dans ce contexte, ils sont dans un état d’intelligence. Ainsi, il n’y aurait pas d’individus « intelligents » ou non. Il y aurait simplement ceux qui accèdent

la manière dont vous choisissez de l’accepter – avec résignation ou résilience, désespoir ou détermination – est l’expression de votre prohairesis, c’est-à-dire votre capacité à exercer votre jugement et votre raison.

En montant sur ce ring, j’espérais en apprendre plus sur moi. « Comment tu peux te connaître si tu ne t’es jamais battu ? », dirait Tyler Durden.

Celui qui passe trois ans à la rencontre du monde, conscient de son ignorance, ne devient-il pas plus sage que celui qui en passe trente enfermé dans ses propres idées ?

ne plus jamais me résigner face à mon destin. Cette petite boule noire est ainsi devenue un rappel pour prendre des décisions avant que d’autres ne le fassent pour moi.

L’absence de sens préétabli n’est pas un vide à déplorer, c’est un espace libre, une toile blanche sur laquelle nous avons la responsabilité de peindre notre propre destinée.